Maladie de Diogène

Diogène : symptômes, signes, syndrome, maladie

Qu’est-ce qu’un symptôme ?

Un symptôme est une indication subjective d’un problème physique ou mental qui est demandé par un médecin au patient. Ces signaux se divisent en trois catégories : symptômes mentaux, symptômes physiques, et comportements anormaux.

Les symptômes mentaux regroupent les altérations de l’humeur et de la cognition, telles que l’irritabilité ou la confusion, signalant souvent des troubles psychologiques comme l’anxiété ou la dépression.

Les symptômes physiques englobent des manifestations visibles ou ressenties dans le corps, comme la douleur ou la fatigue. Ils sont des indicateurs de déséquilibres internes, permettant la compréhension et le diagnostic de divers troubles médicaux, qu’ils soient d’origine infectieuse, métabolique, ou liés à des problèmes structurels (organes, tissus, os, articulations…)

Les comportements anormaux représentent des actions observables qui peuvent signaler des troubles sous-jacents, tels que des changements dans les habitudes de sommeil, dans l’alimentation, ou des réponses inhabituelles aux stimuli externes. Ils fournissent des indices cruciaux pour évaluer et diagnostiquer des troubles du comportement (des schémas d’action inadaptés, impulsifs, ou antisociaux), des troubles de la personnalité, des troubles du spectre autistique (TSA), des troubles psychologiques mentaux ou psychiatriques, des troubles neurologiques, des troubles alimentaires…

Un symptôme n’est pas une maladie, mais simplement une indication possible d’un syndrome ou d’une maladie sous-jacente.

Qu’est ce qu’un signe ?

Un signe est un indicateur objectif, observable, mesurable et identifiable par un professionnel de la santé.

Les signes en médecine peuvent être regroupés en différentes catégories : signes vitaux (fréquence cardiaque, respiratoire, tendions artérielles, température), signes dermatologiques (éruptions cutanées, lésions, changements de couleur ou de texture de la peau), signes neurologiques (coordination motrice, forces musculaires, réflexes, sensibilités), signes cardiovasculaires (pouls, coloration de la peau, bruits cardiaques), signes respiratoires, signes gastro-intestinaux, signes musculo-squelettiques…

Les signes offrent des indicateurs objectifs essentiels pour les professionnels de la santé, facilitant le diagnostic précis des maladies et orientant vers des approches thérapeutiques adaptées

 les signes contribuent à la démarche diagnostique, mais ils ne constituent pas toujours une preuve définitive d’une maladie sans une évaluation médicale approfondie.

Qu’est-ce qu’un syndrome ?

Le syndrome se réfère à un comportement ou à un état observable. Un syndrome est un ensemble de signes et symptômes qui ont tendance à se révéler ensemble ou avec le temps.

Un syndrome n’a pas toujours une cause précise.

En médecine, le terme « syndrome » est utilisé au sens large pour décrire un ensemble de symptômes et d’observations qui ne sont pas nécessairement liés à un processus unique et identifiable du déclenchement ou au développement d’une maladie. Aussi, un syndrome peut suggérer la présence d’un problème particulier, d’une maladie ou d’un risque accru de développer une maladie.

De nombreux syndromes ont été répertoriés : Syndrome de Diogène, Syndrome de Noé, Syndrome de Cassandre, Syndrome dissociatif, Syndrome de Korsakoff…

Qu’est-ce qu’une maladie ?

Une maladie est un état pathologique qui se traduit par le dysfonctionnement d’un ou plusieurs systèmes de l’organisme.

Une maladie peut être causée par 3 facteurs :

1) une cause biologique établie à l’origine de l’affection
2) un groupe défini de symptômes
3) une modification de l’anatomie due à l’affection.

Un syndrome ne présente aucune de ces caractéristiques. Même les symptômes qui sont présents ne sont généralement pas cohérents et ne peuvent en aucun cas être attribués à une cause unique.

Une maladie a généralement une cause précise, des symptômes distinctifs et des traitements spécifiques.

Peut-on parler de Maladie de Diogène ?

Il fréquemment employé, mais pas toujours à bon usage, les termes de « maladie de Diogène », « maladie de l’entassement », « maladie de l’accumulation », « maladie de la saleté » ou « maladie du désordre ». Toutefois, l’utilisation du terme maladie de Diogène est inappropriée.

Les causes inhérentes aux personnes confrontées à une extrême négligence de leur environnement, de leur santé et de leur hygiène ne sont pas considérées comme uniques. Ces causes résultent de plusieurs symptômes et signes pouvant être associés à des maladies qui font l’objet d’un diagnostic établi.

Les personnes atteintes du comportement extrême de la syllogomanie ne sont pas porteuses de la maladie de Diogène mais font état d’un Syndrome de Diogène.

Par ailleurs, la plupart des personnes Diogène confrontées à la syllogomanie ne sont pas toutes identifiées comme malades. Elles peuvent être sujettes à un problème psychologique passager, inhérent à la vie. Elles ne font pas systématiquement l’objet d’un traitement et d’un suivi médical personnalisé. Il peut exister un certain nombre de pathologies ou troubles sous-jacents nécessitant l’intervention des services de santé. C’est pourquoi l’utilisation du terme « syndrome » qui représente l’ensemble de plusieurs symptômes pouvant évoquer la présence d’une maladie, doit être utilisé.

Ce sont les signes et de symptômes de ce trouble qui permettront de déterminer un syndrome et éventuellement une maladie.

Le syndrome de Diogène est une condition caractérisée par des signes : l’autonégligence, la thésaurisation, la marginalité poussées à l’extrême et par des symptômes : la perte de la mobilité, les problèmes de vue, la dépression, les accidents vasculaires cérébraux, la démence…

Maladie de Diogène et les fausses maladies associées

Maladie de tout garder

La « Maladie de tout garder », aussi appelée « maladie des gens qui gardent tout » ou « maladie d’entassement compulsif », se caractérise par l’accumulation excessive d’objets hétérogènes souvent dépourvus de valeur apparente. Du salon, à la cuisine, à la salle de bain ou chambres, aucun espace n’échappe à cet entassement chaotique. Journaux, emballages, vêtements et ordures sont amassés de manière désordonnée. Les origines de cette pathologie résident dans des facteurs psychologiques tels que l’attachement émotionnel et l’anxiété liée à la séparation d’objets. Ce comportement est motivé par diverses causes, notamment l’attachement émotionnel à des souvenirs, l’anxiété anticipative et la difficulté à prendre des décisions. Cette maladie des personnes qui entassent tout est renforcée par l’isolement social qui contribue à la persistance de l’entassement.

Maladie du désordre

La « Maladie du désordre » s’articule autour de l’association complexe entre le désordre et la psychologie individuelle. La psychologie de ne pas « ranger ses affaires » est influencée par des facteurs comme l’anxiété, la procrastination et une résistance émotionnelle au changement. Ce désordre, loin d’être anodin, peut évoluer vers une pathologie du rangement, une véritable « maladie du désordre ». Les conséquences de cette pathologie du rangement vont au-delà de l’environnement physique, et impacte également la santé mentale des personnes souffrantes de ce trouble. Appréhender cette dynamique psychologique sous-jacente facilite une approche efficace de la maladie du désordre, permettant d’identifier les situations liées à une éventuelle pathologie associée.

Maladie de la saleté

La « Maladie de la saleté », caractérisée par le fait de vivre dans la saleté et le désordre, s’exprime par une accumulation d’objets et une négligence extrême de l’hygiène personnelle et environnementale. Les produits considérés comme sales englobent souvent des déchets, des emballages, voire des denrées alimentaires périmées. Cette insalubrité peut engendrer divers types de saleté, allant de la poussière aux moisissures. Les risques associés à la « Maladie de la saleté » incluent des problèmes de santé tels que les infections, les allergies et les maladies respiratoires.