Syndrome de Noé

Le syndrome de Noé se caractérise par l’accumulation excessive d’animaux au-delà de la capacité de prendre soin d’eux. Les personnes atteintes, appelées accumulateurs, peuvent négliger les besoins essentiels des animaux. Des facteurs tels que des problèmes de santé mentale peuvent contribuer à ce comportement, nécessitant une intervention des autorités, des organisations de protection des animaux et des spécialistes du débarras et du nettoyage.

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Le syndrome de Noé, également connu sous le nom de trouble de l’accumulation d’animaux, ou de « animal hoarding » en anglais, est un trouble psychiatrique complexe identifié pour la première fois en 1999 par Gary Patronek.

Quelques années suivantes, en 2002, l’HARC, consortium sur la recherche sur thésaurisation des animaux, défini la thésaurisation des animaux comme l’accumulation excessive d’animaux de compagnie, associée à un manque de soins tels que la nutrition, l’hygiène et les soins vétérinaires. Cette condition est caractérisée par un manque de conscience des problèmes, y compris des conséquences sur les animaux, la maison et les occupants, et une persistance à accumuler des animaux malgré des soins inappropriés.

En 2013, le DSM-5 (Manuel des Troubles mentaux) inscrit le syndrome de Noé, l’accumulation excessive d’animaux, comme un trouble mental distinct sous une forme spécifique du trouble de thésaurisation.

Sur le plan épidémiologique, les études réalisées décrivent le syndrome de Noé comme un trouble chronique qui évolue de manière progressive. Il affecterait principalement des femmes âgées de plus de 55 ans, vivant seules (un tiers ont un partenaire), socialement isolées et sans emploi. Les cas de thésaurisation se manifestent aussi bien dans les zones urbaines que rurales, généralement dans des quartiers de classe moyenne ou populaire.

Les personnes atteintes de ce trouble accumulent en moyenne 64 animaux, souvent dans des conditions insalubres, faisant l’objet de malnutritions et nécessitant des soins de santé. Des rapports indiquent que les animaux sont parfois maintenus dans des cages, des caisses improvisées ou des pièces spécifiques à l’intérieur de la propriété. Cependant, les actes de cruauté aggravée envers les animaux ne sont pas aussi fréquents. La quasi-totalité des cas rapportés, la présence d’excréments au sol et une odeur d’urine insoutenable, avec des niveaux d’ammoniac toxique atteignant des seuils dangereux tant pour les humains que pour les animaux.

Le taux de récidive présente, dans les études, un écart type important, mais il reste relativement fréquent après les interventions.

La thésaurisation est considérée comme une maladie relativement rare dans la population générale.

Syndrome de Noé
Définition

Le syndrome de Noé, ou hoarding animal, est un trouble pathologique caractérisé par l’accumulation excessive d’animaux, souvent dans des conditions insalubres, entraînant des négligences graves. Les personnes affectées présentent des difficultés à reconnaître la détérioration des conditions de vie et à fournir des soins adéquats.

Le syndrome de Noé tire son nom du récit des origines, La Genèse 6.9 et du personnage de Noé. Dieu regarda la terre, et voit qu’elle était corrompue. Dieu dit à Noé : « Je l’ai décidé, c’est la fin de tout être de chair ! À cause des hommes, la terre est remplie de violence. Eh bien ! je vais les détruire et la terre avec eux. Fais toi une arche en bois dans laquelle tu feras entrer un couple de chaque espèce animale, pour qu’ils restent en vie avec toi afin de repeupler la Terre après le Déluge. »

Aujourd’hui, le syndrome de Noé implique généralement trois types de profils : des soignants dépassés, des sauveteurs bien intentionnés et des éleveurs sans scrupules.

Les personnes atteintes par ce syndrome prennent en charge un nombre important d’animaux, dépassant leurs moyens et leur capacité à les prendre en charge de manière appropriée. Ce comportement est une forme de maltraitance, même si les collectionneurs se perçoivent comme bienfaiteurs.

Le syndrome de Noé implique diverses espèces. Selon les données du Hoarding of Animals Research Consortium (HARC), les chats représentent 81,7% des cas, suivis des chiens à 54,9%, des oiseaux à 16,9%, des petits mammifères à 11,3%, des bovins, moutons ou chèvres à 5,6%, des chevaux à 5,6%, et des reptiles également à 5,6%.

Les animaux vivant avec des accapareurs ont tendance à être mal nourris, surpeuplés, malades et psychologiquement affectés par leurs conditions de surpeuplement. Les appartements, maisons, jardins dans lesquelles ils vivent sont majoritairement sordides, envahies par les parasites et polluées par les déchets animaux.

Gary Patronek, vétérinaire, donne la définition du Syndrome de Noé suivante :

C’est une personne qui accumule un grand nombre d’animaux, qui n’applique pas les normes minimales de nutrition, d’hygiène et de soins vétérinaires, et ne parvient pas à agir sur la détérioration de l’état des animaux ou de leur environnement, et persiste malgré ces échecs à accumuler de nouveaux animaux

Gary Patronek, vétérinaire épidémiologiste

Une personne souffrant de ce syndrome est généralement diagnostiqué un syndrome de Noé à partir du critère de surpopulation et lorsque le besoin irrépressible d’accueillir des animaux ne permet plus de répondre aux besoins vitaux des animaux. Le syndrome de Noé est considéré comme un trouble associé à une pathologie et des maladies sous-jacente.

Le syndrome de Noé est considéré comme une variante du syndrome de Diogène, impliquant une accumulation compulsive, mais au lieu d’objets, il se manifeste par la suraccumulation d’animaux, souvent dans des conditions insalubres, mettant en péril le bien-être des animaux et des personnes concernées.

La thésaurisation des animaux est un problème grave, dans la mesure où elle englobe des problèmes de santé mentale, de bien-être animal et de sécurité publique.

Syndrome de Noé : les signes

Le trouble de thésaurisation d’animaux se manifeste par une série de signes distinctifs. Ces signes, qui varient en fonction de l’individu et de la gravité du trouble, sont des indicateurs clés de la présence de ce trouble psychiatrique.

Ils reflètent les difficultés que les thésauriseurs d’animaux rencontrent pour prendre soin de leurs animaux de manière adéquate et pour maintenir un environnement de vie sain.

  • Soins animaliers défaillants : les personnes souffrant du syndrome de Noé n’arrivent pas à prodiguer des soins adéquats en raison de la surpopulation animale.
  • Maltraitance animale : les animaux sont émaciés, présentent des signes de léthargie, de malnutrition et des problèmes médicaux non traités.
  • Surpeuplement de l’espace de vie : l’espace de vie est envahi par les animaux, créant des conditions insalubres à cause d’un manque d’hygiène propice au développement de maladies.
  • Accumulation de déchets : l’habitat ou le jardin est détérioré (fenêtres sales, meubles cassés, sols insalubres…). Le sol est jonché de nombreux déchets, notamment des excréments et de l’urine animale.
  • Odeurs nauséabondes : des fortes émanations d’excréments et d’urine sont présentes à l’intérieur et aux abords de la propriété.

Syndrome de Noé : les symptômes

Dans le domaine médical, un symptôme est une manifestation observable d’une condition pathologique, ressentie par le patient ou identifiée par un professionnel de santé.

Le syndrome de Noé, ou trouble de thésaurisation d’animaux, se caractérise par une série de symptômes spécifiques. Ces symptômes sont des manifestations directes de ce trouble psychiatrique et peuvent varier en fonction de l’individu et de la gravité du trouble.

Les symptômes typiques comprennent :

  • Attachement émotionnel aux animaux : les thésauriseurs manifestent fréquemment un attachement émotionnel intense envers leurs animaux et éprouvent des difficultés à s’en séparer, même lorsque cela serait dans l’intérêt supérieur des animaux.
  • Isolement et repli sur soi : les accumulateurs tendent à s’isoler socialement, en se retirant de leurs cercles d’amis, de leur famille et de leurs activités sociales, afin de passer plus de temps avec leurs animaux.
  • Altération du jugement et de la prise de décision : les thésauriseurs éprouvent des difficultés à reconnaître les limites de leur capacité à prendre soin des animaux et à prendre des décisions rationnelles relatives aux conditions de vie de ces derniers.
  • Trouble de la perception : la personne atteinte du syndrome de Noé ne connait pas le nombre exact d’animaux qu’elle possède.
  • Délires et distorsions de la pensée : certains accumulateurs peuvent avoir des illusions ou des distorsions de la pensée, croyant qu’ils sauvent des animaux ou leur offrent une vie meilleure, malgré les preuves du contraire.
  • Altération du fonctionnement et problèmes de santé : vivre dans des conditions insalubres peut entraîner des problèmes de santé, tant pour l’accumulateur que pour les animaux, notamment des problèmes respiratoires, des infections et des infestations.

Si cet ensemble précis de symptômes, associés à la thésaurisation excessive d’animaux, se manifeste simultanément, ils caractérisent la condition spécifique du syndrome de Noé.

En revanche, une maladie est une entité médicale plus vaste, pouvant englober divers symptômes et conditions pathologiques. Ainsi, bien que le terme “maladie de Noé” soit parfois utilisé, il est plus précis de parler de syndrome de Noé, car il décrit cet ensemble spécifique de symptômes.

Syndrome de Noé : les causes

Les causes exactes du trouble de l’accumulation ne sont pas encore déterminées. Des facteurs tels que la génétique, la neuropsychologie et les événements de vie stressants sont actuellement à l’étude comme facteurs potentiels.

  • Antécédents psychosociaux : le syndrome de Noé est souvent associé à un historique d’antécédents médicaux et psychosociaux multifactoriels. Les individus qui accumulent sont sujets à des antécédents de traumatisme ou de trouble de l’attachement, ce qui contribuerait à un besoin excessif de compagnie animale. De plus, ces personnes pourraient être confrontées à des troubles relationnels, ainsi qu’à un passé psychosocial marqué par des expériences traumatiques dès l’enfance. Des troubles psychiatriques telles que la dépression et l’anxiété sont fréquemment associées à ces antécédents.
  • Comportement compulsif : les collectionneurs d’animaux éprouvent une impulsion irrésistible d’acquérir davantage d’animaux, malgré leur incapacité à assurer des soins adéquats. L’étiologie du comportement compulsif associé à l’accumulation d’animaux est multifactorielle, impliquant des facteurs psychologiques et sociaux. Des antécédents de traumatisme, des troubles de l’attachement, de la dépression, de l’anxiété et d’autres formes de pathologies mentales seraient associés à ce comportement.
  • Débordement émotionnel : la plupart des personnes atteintes du syndrome de Noé manifestent une connexion émotionnelle profonde avec leurs animaux, qui peut être si puissante qu’elle engendre une réticence à se séparer de ce qui leur est cher. Cette réticence persiste même lorsque l’accumulation excessive d’animaux ou d’objets entrave leur qualité de vie. Ce débordement émotionnel est lié à des antécédents de traumatisme, des troubles de l’attachement, de la dépression ou de l’anxiété.
  • Difficultés d’organisation, d’attention et de concentration : les personnes atteintes ont des difficultés d’organisation, d’attention et de concentration qui contribuent à la désorganisation de leurs espaces de vie souvent en désordre avec une accumulation d’objets inutiles et des déchets d’animaux non nettoyés
  • Événements déclencheurs de la vie : les études sur les personnes atteintes du syndrome de Noé montrent que leur comportement commence souvent après une maladie, un handicap ou la mort d’un proche, ou un autre événement de vie difficile.
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Facteurs de risque

L’accumulation compulsive d’animaux est un trouble complexe influencé par divers facteurs de risque, notamment la personnalité indécise ou procrastinatrice, les antécédents familiaux et les événements stressants de la vie.

  • Personnalité indécise ou procrastinatrice : l’accumulation compulsive d’animaux est un trouble psychiatrique souvent associé à des traits de personnalité indécis ou procrastinateurs, conduisant à des difficultés dans la prise de décisions et l’action. Les études de neuro-imagerie révèlent un attachement émotionnel sévère à des objets inanimés et une anxiété extrême lors de la prise de décisions parmi les accumulateurs.
  • Antécédents familiaux : la plupart des accumulateurs d’animaux ont habituellement une enfance chaotique, avec une éducation incohérente où les animaux étaient leur seule source d’amour inconditionnel. Cela indique qu’une histoire familiale similaire pourrait contribuer au développement de l’accumulation d’animaux.
  • Événements stressants de la vie : plusieurs recherches indiquent que les comportements d’accumulation d’animaux se manifestent à la suite d’événements de vie stressants, les individus percevant leurs animaux comme des sources significatives d’affection. Cela suggère que de telles circonstances difficiles pourraient potentiellement déclencher des tendances à l’accumulation d’animaux.

Autres troubles de santé mentale

L’accumulation compulsive d’animaux est un trouble psychiatrique complexe pouvant être associé à diverses conditions : la dépression, les troubles anxieux, les TOC, le TDAH, la démence et la zoophilie.

  • Dépression et Troubles anxieux : ce syndrome est souvent lié à la dépression, car les individus peuvent utiliser l’acte d’accumulation comme un mécanisme d’adaptation à leur détresse émotionnelle. La responsabilité écrasante de s’occuper d’un grand nombre d’animaux peut exacerber les symptômes dépressifs, créant un cercle vicieux d’aggravation de la santé mentale et d’augmentation de la négligence à l’égard des animaux.
  • Trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : l’accumulation d’animaux peut être semblable aux rituels compulsifs auxquels un patient atteint de Trouble obsessionnel-compulsif (TOC) s’engage pour éviter qu’un préjudice ne lui arrive (Lockwood, 1994).
  • Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) : les causes du trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) sont multifactorielles, avec des facteurs génétiques et environnementaux jouant des rôles significatifs. Dans le contexte de l’accumulation d’animaux, les individus atteints de TDAH peuvent sûrement avoir des difficultés avec le contrôle des impulsions, ce qui peut conduire à l’accumulation d’animaux de compagnie.
  • Démence : l’accumulation d’animaux pourrait être un “signe avant-coureur des premiers stades de la démence” selon Patronek (1999). Cette hypothèse est établie à partir de l’observation de l’accumulation d’animaux peut révéler des déficits dans le jugement, la prise de décision et l’organisation, qui sont des symptômes couramment associés aux premiers stades de la démence. Cependant, chaque cas est unique et nécessite une évaluation clinique pour un diagnostic précis.
  • Zoophilie : selon Lockwood (1994), chaque cas d’accumulation d’animaux et de zoophilie est unique et nécessite une évaluation clinique pour un diagnostic précis. Cependant, il a également suggéré que dans certains cas, ces deux comportements pourraient être liés, où la zoophilie pourrait conduire à l’accumulation d’animaux. Il est important de noter que cette association n’est pas systématique et nécessite une investigation plus approfondie.

Syndrome de Noé : les conséquences

Les répercussions du syndrome de Noé sont multiples, toutefois la principale conséquence à retenir est la souffrance infligée aux animaux. 

Cette souffrance, qui résulte de l’incapacité du propriétaire atteint du syndrome de Noé à fournir des soins appropriés, n’est pas délibérée. La personne affectée par ce syndrome est inconsciente des effets induits par ses actes.

Au-delà du risque pour la vie des animaux, les personnes atteintes de ce syndrome pourraient être responsables de la propagation de pathologies, de désaccords de voisinage dus nuisances sonores et olfactives, ainsi que de litiges juridiques avec les instances municipales.

Quelles sont les conséquences pour les animaux ?

Les espèces animales affectées par cette forme de maltraitance sont généralement des chiens ou des chats et, à moindre mesure, des oiseaux ou de petits mammifères (lapins, cochons d’Inde, hamsters, souris). Mais, les moutons, les chèvres, les chevaux ou les reptiles sont aussi concernés.

Les animaux vivant dans une situation de surpopulation endurent des conditions de vie déplorables. L’espace dans lequel ils vivent est jonché d’excréments et d’urine avec un niveau élevé d’ammoniac dans l’air ambiant. Cet environnement propice à l’infestation d’insectes et de rongeurs aggrave les conditions insalubres. Dans ce contexte, les animaux développe des comportements anormaux (peur, sensibilité au toucher, recherche d’attention) et manifestent des pathologies graves, des lésions cutanées ouvertes, des néoplasmes, des tumeurs malignes, des affections oculaires, respiratoires et dentaires, ainsi qu’une détresse psychologique. Certains sont en état de souffrance extrême, tandis que d’autres ont déjà succombé.

Les animaux victimes du syndrome de Noé souffrent d’une mauvaise alimentation, de malnutrition, d’un manque d’eau propre et risquent également de succomber à la famine.

Dans des conditions où l’espace de vie est disproportionné par rapport à la densité de la population animale, des conflits territoriaux peuvent survenir, entraînant des traumatismes physiques qui ne sont pas toujours traités. De plus, une surpopulation animale dans un espace restreint favorise l’émergence de pathologies congénitales et héréditaires liées à l’endogamie.

Quelles sont les conséquences pour les personnes atteintes du syndrome ?

Le syndrome de Noé, trouble psychiatrique d’accumulation d’animaux, a des conséquences majeures pour l’homme, dont des risques sanitaires, des infestations parasitaires, une exposition à diverses maladies zoonotiques et des complications socio-économiques.

Conséquences physiques

Les conditions de vie insalubres associées à l’accumulation d’animaux peuvent entraîner une variété de problèmes de santé pour l’individu, y compris des maladies infectieuses, des problèmes respiratoires, dermatologiques et des allergies.

  • Risque lié aux fluides corporels : les fluides corporels tels que l’urine, les excréments et le sang peuvent héberger un grand nombre de bactéries et de substances toxiques, comme l’ammoniac. L’exposition prolongée à ces substances peut entraîner une variété de problèmes de santé, y compris des infections bactériennes, des problèmes respiratoires et des réactions allergiques.
  • Risque de zoonoses : les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent par des bactéries, virus ou parasite de l’animal à l’homme. Les zoonoses peuvent affecter le système digestif, le système respiratoire, le foie et le système nerveux. Les problèmes de santé les plus souvent rencontrés sont : les infections de plaies, ou de la peau pouvant être causées par des champignons, des allergies ou infections respiratoires, des diarrhées… Ces maladies qui existent normalement chez les animaux peuvent infecter les humains, propager la rage, la toxoplasmose, la peste bubonique… et créer une épidémie.
  • Risque d’infestations parasitaires
    : les parasites tels que les puces, les tiques et les vers intestinaux peuvent se propager rapidement parmi les animaux et même se transmettre à l’homme. Ces infestations parasitaires peuvent entraîner une variété de problèmes de santé chez les animaux, allant de l’inconfort et des démangeaisons à des maladies graves comme la maladie de Lyme, la piroplasmose et diverses helminthiases.

Conséquences émotionnelles

Les individus atteints du syndrome de Noé peuvent éprouver une détresse émotionnelle significative. Ils peuvent se sentir dépassés par le nombre d’animaux dont ils doivent s’occuper, et peuvent éprouver de la culpabilité et de l’anxiété à l’idée de ne pas pouvoir fournir des soins adéquats.

Conséquences sociales

Le syndrome de Noé peut entraîner un isolement social, car l’individu peut se sentir honteux de ses conditions de vie et éviter d’inviter des relations chez lui. De plus, les conflits avec les voisins et les autorités locales peuvent survenir en raison des nuisances associées à l’accumulation d’animaux.

Conséquences financières

Les coûts associés à la prise en charge d’un grand nombre d’animaux sont importants. Les personnes qui rencontrent déjà des défis pour répondre à leurs propres besoins ainsi qu’à ceux de leurs animaux peuvent faire face à des problèmes financiers accrus.
 
Le syndrome de Noé présente des risques sanitaires manifestes qui nécessitent une intervention et une prise en charge appropriées pour protéger simultanément l’individu et la communauté dans son ensemble.

Profil des malades et personnes concernées

Une étude réalisée a révélé que les personnes concernées par ce syndrome font l’objet de personne faisant face à insolemment social et vivant généralement seul. Ces personnes sont 3 fois sur 4 des femmes qui ont plus de 50 ans. Les femmes collectionnent plus souvent les chats et les hommes les chiens. Les accumulateurs d’animaux justifient généralement leur comportement en invoquant un amour intense pour les animaux, le sentiment que les animaux sont des enfants de substitution, la conviction que personne d’autre ne veut ou ne peut s’occuper d’eux et la peur que les animaux soient euthanasiés. En général, les animaux ont joué un rôle important dans l’enfance, qui a souvent été marquée par une éducation parentale chaotique, incohérente et instable.

Les personnes souffrant du syndrome de Noé ont fait l’objet d’études afin de mieux comprendre ce trouble. Les docteurs Elliot, Snowdon, Halliday, Hunt et Coleman de l’Institut vétérinaire pour l’éthique animale en Australie ainsi que les recherches menées par l’Animals Research Consortium en Amérique ont établi une typologie des personnes atteinte par ce syndrome. Les accumulateurs d’animaux ont été classés en 3 catégories : les soignants dépassés , les sauveteurs et les éleveur sans scrupule . Chacun des personnes de ces groupes répondent à des comportements bien spécifiques.

Cette classification peut être utile lors de la détection des symptômes ou de l’étude des différentes approches d’intervention. Toutefois, elle doit être considérée avec un certain recul, car les personnes atteintes du Syndrome de Noé peuvent aussi présenter des caractéristiques communes à ces 3 catégories. De plus, d’autres typologies peuvent être aussi observées : l’accumulateur naissant ou l’éleveur dépassé .

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Soignant dépassé

Le soignant dépassé est une figure complexe et empathique. Plus proche de la réalité que les sauveteurs ou éleveurs sans scrupule, il a une certaine conscience du problème, bien qu’il ait tendance à le minimiser plutôt qu’à le nier. Son estime de soi est étroitement liée à son rôle de soignant. Cependant, face à l’ampleur de la tâche, il peut se replier sur lui-même et s’isoler.

Voici une énumération de traits caractéristiques inhérents à ce profil :

  • Est plus proche de la réalité que les sauveteurs ou éleveurs sans scrupule
  • A une certaine conscience, tend à minimiser qu’à nier le problème
  • A une estime de soi liée au rôle de soignant
  • Tend à se replier sur lui-même et à s’isoler
  • Acquiert de manière passive les animaux
  • Fait un effort pour fournir des soins approprié mais est souvent dépassé
  • Est attaché aux animaux qu’il considère comme des membres de sa famille
  • Est confronté à un problème déclenché par un changement de circonstances ou ressources
  • A moins de problèmes avec les autorités
  • Est susceptibles de renoncer à ses animaux ou d’accepter de l’aide

Sauveteurs

Le sauveteur est une figure passionnée et dévouée. Il a développé un sens aigu de sa mission de sauvetage et n’est pas nécessairement isolé socialement. Il considère qu’il est le seul à pouvoir fournir les soins adéquats aux animaux. Malgré son engagement et sa passion, cette personne est souvent submergée par la grandeur de la mission qu’elle s’est assignée.

Voici une énumération de traits caractéristiques inhérents à ce profil :

  • A développé un sens aigu de sa mission de sauvetage
  • N’est pas nécessairement isolé socialement (peut travailler avec un réseau d’association)
  • Considère qu’il est le/la seul(e) à pouvoir fournir les soins adéquats
  • Acquiert des animaux de manière active plutôt que passive
  • Démarre avec des ressources adéquates pour s’occuper des animaux
  • Ai rapidement dépassé par le nombre d’animaux auxquels il ne peut plus fournir les soins minimaux
  • Evite les autorités et/ou entrave leur accès
  • Est préoccupé par la mort (des animaux et de soi-même) et s’oppose à l’euthanasie

Eleveur sans scrupule

L’éleveur sans scrupule est une figure qui suscite de vives préoccupations. Il acquiert des animaux uniquement pour répondre à ses propres besoins, sans empathie pour les personnes ou les animaux, et reste indifférent au mal causé.

Il ne ressent pas de culpabilité, de remords ou de conscience sociale. Il peut être égocentrique et narcissique, manipulateur et rusé, menteur et tricheur. Il adopte un rôle d’expert, trouve des excuses, des explications, et donne l’impression d’être crédible, exprimant le besoin de contrôler la situation.

Voici une énumération de traits caractéristiques inhérents à ce profil :

  • Acquiert des animaux uniquement pour répondre à ses propres besoins
  • Pas d’empathie pour les personnes, ni pour les animaux, indifférent au mal causé
  • Pas de culpabilité, de remords ou de conscience sociale
  • Peut être égocentrique et narcissique, manipulateur et rusé, menteur et tricheur
  • Adopte un rôle d’expert, trouve des excuses, des explications
  • Donne l’impression d’être crédible, exprime le besoin de contrôler la situation
  • Démontre un comportement de prédateur pour arriver quoiqu’il en coute à ses propres fins
  • Tend à un déni extrême de la situation
  • Croit que ses connaissances sont supérieures à celles de tous les autres
  • Acquiert des animaux de manière active
  • Rejette l’autorité ou toute préoccupation légitime d’un tiers sur le soin des animaux
  • Essaye de se soustraite à la loi et de déjouer le système

Syndrome de Noé : Que dit la loi ?

Tout propriétaire d’un animal, ou celui qui en a la garde, est responsable du bien-être de l’animal. Il lui incombe notamment, en fonction de ses possibilités et, en particulier, de son expérience, de veiller à :

  • Fournir à l’animal une alimentation et une boisson en quantité et qualité suffisantes
  • Fournir à l’animal un abri et un lieu de repos appropriés
  • Prévenir toute atteinte à la santé de l’animal et le soigner en cas de maladie
  • Permettre à l’animal une expression normale du comportement de son espèce

Ces dispositions ne sont pas applicables aux animaux d’espèces non domestiques détenus dans un but lucratif, aux animaux d’espèces non domestiques détenus dans un but d’exercice d’une activité professionnelle au sens du II de l’article L. 214-1 ou à ceux qui sont détenus dans un établissement de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques.

Les règles concernant la garde et la détention des animaux de compagnie et assimilés sont établies conformément au chapitre 2 de l’arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux.

Textes de lois relatifs à la maltraitance animale

En France, les textes de lois relatifs à la maltraitance animale par un particulier sont les suivants :

Peines encourues en cas de maltraitance animale

Les maltraitances envers un animal domestique ou un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité sont punies par le Code rural et de la pêche maritime et le Code pénal. 

Les cas de mauvais envers un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en captivité sont punis par une amende de 750 euros (contravention 4e classe).

En cas de sévices graves ou d’actes de cruauté sur un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, les peines encourues sont punies jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende (loi du 30 novembre 2021).

Que dit l’Organisation mondiale pour la santé animale ?

L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) a établi, en 1965, cinq principes fondamentaux pour garantir le bien-être des animaux : absence de faim, de soif et de malnutrition, absence de peur et de stress, absence de stress physique ou thermique, absence de douleur, de lésions et de maladie, possibilité pour l’animal d’exprimer les comportements normaux de son espèce.

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Absence de faim, de soif et de malnutrition : ce principe souligne l’importance d’une alimentation adéquate pour les animaux. Ils doivent avoir accès à une nourriture fraîche et nutritive ainsi qu’à de l’eau propre en quantité suffisante.

Absence de peur et de stress : les animaux doivent être élevés dans des conditions qui minimisent la peur et le stress. Cela comprend un environnement sûr, des interactions positives avec les humains et d’autres animaux, et une manipulation respectueuse.

Absence de stress physique ou thermique : les animaux doivent être protégés contre les conditions physiques extrêmes, comme le froid, la chaleur, l’humidité ou le vent excessif. Leur environnement doit être confortable et adapté à leur espèce.

Absence de douleur, de lésions et de maladie : les animaux doivent recevoir des soins vétérinaires appropriés et une attention particulière doit être portée à leur santé et à leur bien-être. Toute douleur, blessure ou maladie doit être traitée rapidement pour minimiser la souffrance.

Possibilité pour l’animal d’exprimer les comportements normaux de son espèce : les animaux doivent pouvoir exprimer leurs comportements naturels. Cela signifie qu’ils doivent avoir suffisamment d’espace, des installations appropriées et la compagnie d’autres animaux de leur espèce.

Ces principes visent à garantir que tous les animaux sont traités avec compassion et respect, et qu’ils vivent une vie exempte de souffrance inutile. Ils constituent la base de l’éthique animale et sont essentiels pour assurer le bien-être des animaux.

Ces principes sont universellement reconnus et servent de base à l’élaboration de politiques et de législations en matière de bien-être animal dans de nombreux pays. Ils visent à assurer que les animaux sont traités avec compassion et respect, et qu’ils sont libres de toute souffrance inutile.

Traitement médical pour les personnes atteintes du Syndrome de Noé

La thésaurisation des animaux peut être un symptôme de diverses affections psychiatriques ou neurologiques.

Le principal traitement médical de la thésaurisation consiste à traiter le trouble mental sous-jacent, généralement le trouble de la thésaurisation. Ce trouble se caractérise par une difficulté persistante à se défaire de ses possessions ou à s’en séparer en raison d’un besoin perçu de les conserver.

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : Il s’agit de la forme la plus courante de traitement du trouble de l’accumulation. Elle consiste à aider la personne à comprendre pourquoi elle se sent obligée d’accumuler des animaux et à lui enseigner des techniques d’organisation et des stratégies de prise de décision pour l’aider à gérer ses symptômes.

Pharmacothérapie : il n’existe pas de médicament spécifique pour traiter le trouble de l’accumulation, toutefois des médicaments tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) peuvent être utilisés pour gérer les troubles associés tels que la dépression et l’anxiété.

Le taux de récidive avoisine les 100%. La solution durable pour mettre fin à ce comportement pathologique et irresponsable consisterait à empêcher ou interdire, les personnes affectées par ce trouble, de posséder des animaux, en plus d’exiger des évaluations psychologiques régulières et, si nécessaire, un traitement médical pour les cas les plus graves.

Comment agir auprès d’une une personne affectée par ce syndrome ?

Le syndrome de Noé est une manifestation du trouble de l’accumulation. Il représente un problème complexe à gérer qui nécessite une approche bienveillante à multiples facettes. Si vous rencontrez une personne souffrant de ce trouble, voici quelques mesures à prendre :

  • ayez une approche empathique : l’accumulation d’animaux n’est pas un choix, mais un problème de santé mentale. Il se peut que la personne ne se rende pas compte de l’ampleur de son problème. Abordez-la avec empathie, en évitant de porter des jugements. Exprimez votre préoccupation pour son bien-être et celui des animaux.
  • incitez-la à commencer une thérapie : amener la personne à demander l’aide d’un psychiatre. La thérapie cognitivo-comportementale peut l’aider à comprendre sa compulsion et à développer des stratégies pour gérer ses symptômes. Dans certains cas, une médication peut être bénéfique.
  • Rassurez-la : dites-lui qu’il est normal de demander de l’aide. Les personnes accumulant des animaux ont souvent la crainte que leurs animaux soient tués ou qu’ils ne les reverront jamais. Quel que soit le résultat, assurez-lui que les animaux ont besoin de soins urgents et qu’une action immédiate est nécessaire.
  • informez-la de la nécessité du bien-être des animaux : contactez une organisation locale de protection des animaux qui évaluera la situation et fournira les premiers soins vétérinaires. Cette étape est la plus importante, car elle concerne directement le bien-être immédiat des animaux concernés.
  • Prévenez les autorités locales : dans les cas graves, il peut être nécessaire d’impliquer les autorités locales. Elles peuvent assurer la sécurité de l’individu et des animaux, et prendre les mesures juridiques appropriées si nécessaire.
  • Donnez de votre temps : la prise en charge d’un grand nombre d’animaux peut entraîner un travail considérable pour les refuges locaux. Contribuez en consacrant du temps pour assister au nettoyage des cages, socialiser les animaux, promener les chiens, et accomplir d’autres tâches indispensables.

N’oubliez pas qu’aider une personne qui accumule des animaux, c’est assurer son bien-être et celui des animaux. Cela demande de la patience, de la compréhension et l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire (médecin, vétérinaire, société protectrice des animaux, société spécialisée dans le nettoyage Diogène, services sociaux…).

Pour garantir une issue favorable, le propriétaire des animaux doit consentir à recevoir de l’aide et autoriser l’intervention de la SPA. S’il ne coopère pas, la SPA pourrait déposer une plainte pour maltraitance, ce qui entraînerait l’intervention des forces de l’ordre.

Signaler une maltraitance animale

Si vous êtes témoin d’un acte de maltraitance envers un animal, signalez le de manière confidentielle et anonyme en utilisant le formulaire sur le site service-public.fr : Signaler une maltraitance animale.

En cas d’urgence ou si les faits sont en cours et exigent une intervention immédiate pour assurer la survie de l’animal, il est recommandé d’immédiatement : Alerter la police ou la gendarmerie.

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